[Test & Vidéo] TomTom Bandit, du nouveau dans l’Action Cam ?
Même si je n’ai pas l’assiduité d’un véritable Vlogger (vidéo blogger), comme les amis JP Run Run ou Djodei, j’aime bien filmer les courses que je fais, en mode touriste. Comment ça presque toutes ? Oui bon OK, presque toutes mes courses sont en mode touriste.
Pour cela, j’ai ce que l’on appelle une « action cam ». Oui, voilà une GoPro. D’ailleurs, n’ayant pas eu envie de m’embêter avec un nouveau choix difficile entre 12 modèles sur un appareil que, de toute façon, je maitrise de façon trop basique, j’ai pris la GoPro Hero 3+, fer de lance de la marque leader à l’époque. Ca me suffit, c’est très bien, je ne me pose pas plus de question.
A noter que ma modeste activité de vidéaste, on ne peut plus amateur, fait que je possède également une caméra sony classique, pas « action » du tout, à cause de son poids. J’ai également depuis récemment, sur certains trails, mon appareil photo numérique « baroudeur » (l’excellent Olympus Tough TG-3) qui, de temps en temps, me sert à filmer. Tout comme l’inévitable smartphone. Mais la GoPro reste la référence même si je trouve quand même que filmer sans mise au point, sans zoom, sans même voir exactement ce que l’on filme avec une cam sans système de stabilisation, donnent parfois des résultats décevant. L’application mobile pour piloter la caméra à distance est un peu lourde. Et la télécommande wi-fi pas super pratique sur le long à cause de sa faible autonomie. Sur ce point, je ne vous parle même pas de la logistique nécessaire pour avoir assez de batterie pour la caméra sur la durée de mes trails. J’ai dans le sac une réserve de batterie. Moins que Djodei sur son Marathon des Sables, plus d’une vingtaine, mais quand même. Ca vaut le coup d’alléger au maximum ce que je porte dans mon sac de trail pour ajouter des batteries de rechange.
On va donc dire que je suis un utilisateur régulier d’une « action cam ». Je réponds à l’invitation de TomTom pour découvrir leur version de la caméra de sport. Honnêtement, je me suis d’abord dit que ce n’était qu’un « me too » pour répondre à leur concurrent de toujours Garmin, qui pourtant n’a pas fait tant le buzz que ça avec sa cam. D’autant que le choix de design, une caméra tout en longueur, étanche sans boitier et un peu lourde, fait que cette TomTom Bandit ressemble plus à la Garmin (ou au cam de Sony, en dehors du poids) qu’à une GoPro. Mais faisons fi des à priori.
Je débarque donc ce matin de Juin dans les locaux de l’agence Epic, où je retrouve d’ailleurs mes camarades runnosphériens JP Run Run et Greg Runner. JP a la caméra depuis un petit temps et donc un peu plus de recul sur le produit.
Une « cam » aux spécifications plutôt haut de gamme
Vincent Martinier, de TomTom, nous explique brièvement les caractéristiques principales de la cam et de l’application mobile « compagnon », sur iPhone et Android.
Je vais vous faire gagner du temps : cette caméra est sur le plan technique dans le top des standards actuels. Elle permet de filmer jusqu’à une résolution HD 1080P en 30 fps (images/seconde). Un mode cinématique permet d’aborder le 2.7K et le 4K (limité à 15 FPS) mais ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus la dessus. Je ne fais pas des films de sport pour les projeter sur grand écran. Et la plupart de mes « super-productions » finissent sur ma chaine Vimeo en 720p. Vous disposez des classiques modes Slow Motion, Time Lapse et photos en rafales. L’appareil photo est en 16 millions de pixels. On est donc plutôt dans le haut du panier de l’offre « action cam » du moment. La liaison avec l’application se fait via wi-fi direct, comme chez GoPro et pas mal d’appareils photos numériques de nos jours.
Côté matériel
La caméra se démonte facilement en 3 parties : la lentille interchangeable, le corps principal et le Batt-Stick, qui n’a rien à voir avec un gadget de Batman mais n’en est pas si loin. Il contient, comme son nom l’indique la batterie mais aussi le port USB et le lecteur de carte SD. Vous l’aurez compris, pour récupérer vos images « à l’ancienne » sur un ordinateur, il suffit de brancher le Batt-stick sur un port USB. SANS CABLE. Haaaaallleluiah !!! On déteste tous nos plats de spaghettis de câbles non ? Idem pour recharger la batterie bien sur. Celle-ci est donnée pour 3 heures d’autonomie mais je n’ai pas eu le temps de vérifier cette donnée en utilisation réelle. Notez que ma GoPro Hero 3+ tient bien 2 heures sans être éteinte. Mais j’ai des batteries de rechange. Reste à voir ce que coute un batt-stick de rechange. Sans compter que c’est quand même loin d’être négligeable en terme de poids par rapport à une simple batterie.
La partie optique inspire confiance – oui je sais, le truc qui ne veut rien dire – par sa taille. L’objectif grand angle donne un résultat qui me rappelle ma Sony « non-action cam ». Ce qui est un compliment. Ah ben oui, tiens, pas d’effet « Fish Eye » ici. Personnellement, j’apprécie. La protection de lentille interchangeable va permettre à Tomtom de proposer d’autres lentilles. D’ailleurs un pack Premium avec une lentille plus adaptée à la plongée sous-marine est dors et déjà disponible. La version standard étant assez étanche pour le snorkling de débutant comme moi. Ce pack contiendra aussi une télécommande wifi en bracelet et un support vélo. On attend l’offre pour concurrencer tous les accessoires optiques que l’on trouve dans l’éco-système GoPro. Les fabricants desdits accessoires ne vont pas se battre pour proposer des adaptations à ce nouvel entrant sur le marché donc TomTom ne doit compter que sur lui-même pour rivaliser.
Pour terminer avec le matos, l’écran LCD est simple et le menu piloté par une seul bouton. Le même que celui des montres GPS de la marque. L’esprit de la Bandit rappelle bien celui des montres : la simplicité d’utilisation doit primer sur une offre pléthorique de fonctionnalités qui ne vont intéresser qu’une infime minorité d’utilisateurs. Sauf que là, il ne manque rien à priori à cette caméra et que son positionnement en terme de tarif ne la place pas dans le très (trop ?) grand public : 429€ TTC (499€ pour le pack premium plongée).
En terme de pilotage, il y a un bouton séparé du bouton de navigation dans le menu pour démarrer/arrêter l’enregistrement des images et un bouton sur le Batt-Stick pour placer un repère, un « tag » qui pourra être retrouvé plus tard au montage comme séquence favorite.
Rassurez-moi je ne suis pas le seul, y compris plusieurs années après avoir eu sa première GoPro, à encore se mélanger les pinceaux entre les boutons pour naviguer dans les menus de paramètres et valider ses choix avec le même bouton qui sert à déclencher un enregistrement. Du coup, j’apprécie la philosophie de l’ergonomie TomTom : un bouton pour les menus et un autre pour l’enregistrement, sans aucune espèce de confusion entre les deux. Perdu au milieu d’un environnement hostile, les mains gelées, le vent de face, une lucidité toute relative, la fatigue aidant, cela peut faire la différence.
La caméra est équipée d’un capteur de mouvement – accéléromètre et gyroscope – et, bien sur, d’un GPS. Ben oui, on reste chez TomTom. Pour être complet, elle supporte le Bluetooth donc on peut connecter toute sorte de capteurs ou objets comme une ceinture cardio.
GoPro compatible ?
Elle est livrée avec très peu d’accessoires : 2 attaches autocollantes pour casque et un adaptateur compatibles GoPro. Ce dernier me permet d’ailleurs de la tester avec ma perche Xsories. On aurait peut-être apprécié un adaptateur pour pas de vis de trépied/perche/canne photo. Vu que pour fixer une GoPro, ou un accessoire compatible comme celui de la Bandit, on est obligé de l‘acheter en sus. Je résume : pour mettre la Bandit sur ma perche j’ai du prendre mon adaptateur pas de vis/GoPro et mettre l’adaptateur Bandit/Gopro.
Ceci dit le système d’attache par clip de TomTom est quand même moins « ennuyeux » que les vis en plastique de son illustre concurrent. Il faudra voir ce que cela donne en terme de fiabilité à long terme, vu la sensibilité du sujet. Mais si des accessoires dédiées à cette attache sortent, la compatibilité peut devenir vite obsolète. J’ai cru voir quelques visuels avec une canne TomTom par exemple.
Le design tout en long impose de fixer la caméra sur le côté d’un casque de vélo. Mais TomTom a tout prévu : la base du support pivote pour que la caméra soit toujours horizontale. Bonne idée.
Le petit film test ci-dessous montre que, comme je l’aurais secrètement espérer, il n’y a pas plus de dispositif de stabilisation mécanique dans la Bandit que chez les concurrentes. Histoire de ne pas gréver trop le poids. C’est donc toujours aussi délicat de filmer quand on court vraiment avec une simple perche. A noter que le design long empêche également l’utilisation des harnais ou autre headset de GoPro.
Le tout donne vraiment l’impression d’un produit bien pensé. Ce sentiment ne sera pas infirmé avec l’application indispensable compagnon de cette très belle caméra.
L’inévitable application mobile
Une fois passé la nécessaire phase de téléchargement de l’application gratuite puis l’appairage wifi entre la caméra et le smartphone, la détection est très rapide. L’application remplace donc l’écran de contrôle LCD et le bouton sur la caméra devient inopérationnel. Ceci dit, je tiens à mentionner la qualité et la fluidité de l’expérience de télécommande. Rien à voir avec la peut-être vieillissante application GoPro. Ici on peut vraiment envisager une utilisation du smartphone en contrôle, sans latence perceptible.
Pour récupérer ses images, photos ou vidéos, cela reste facile et normalement long pour du wi-fi direct. A la fin du chargement, un écran nous propose un partage classique vers des sites et réseaux sociaux. Attention, c’est aussi dans cet écran que l’on finalise l’enregistrement de la vidéo dans la pellicule du mobile (iPhone 5 pour moi). Sinon, elle reste dans l’application mais n’est pas transférable dans une autre application. Une fois que j’ai compris cela, j’ai pu récupérer mes oeuvres sur mon Mac via le flux de photos et monter sur Final Cut Pro ou iMovie comme j’ai l’habitude de le faire. Un processus long qui est en grande partie responsable de ma faible régularité à vous proposer du contenu vidéo sur ce blog.
Secouez-moi, secouez-moi !!!
Et c’est là que TomTom veut jouer une carte d’innovation : simplifier le temps entre la prise d’image et le partage. C’est simple, vous devriez pouvoir publier votre descente de la mort en snowboard dés l’arrivé dans la télécabine. La pub dit « Share it while it’s hot », partagez tant que c’est chaud. C’est le coeur du positionnement du produit pour TomTom. Et les gens qui, comme moi, ont des tonnes de rushs qu’ils n’ont jamais montés, par manque de temps ou pure procrastination, seront forcément sensibles à l’argument. Ca ne remplacera jamais un bon montage mais c’est clairement adapté au monde internet. Entrons un peu plus dans le détail.
Pour cela, sans avoir téléchargé les images sur le smartphone, vous utilisez la fonction « Shake to edit », secouer pour éditer. Si j’ai tout compris, l’analyse du capteur de mouvement et du GPS intégré permet la détection des séquences les plus « engagées » : augmentation de la vitesse, dénivelé positif rapide, augmentation du rythme cardiaque … Chaque type de mouvement étant repéré par une icône. Vos propres « tag » posés grâce au bouton rouge à l’arrière pour marquer vos séquences favorites sont également pris en compte.
L’Application vous propose un montage automatique immédiat directement SUR LA CAMERA. Oui, je n’ai encore rien chargé. Parce que charger, de la cam vers le mobile, tous les rushs pour finalement n’en utiliser que moins du tiers, ça prend un temps que TomTom veut vous faire économiser. Une fois la trame du montage automatique posée, vous disposez de petites fonctions pour ajuster le résultat, voire le modifier entièrement. Vous pouvez ajouter de la musique et hop … vous partagez avec vos amis. Vous pouvez ajoutez des gadgets visuels en incrustation, comme le compteur de vitesse, GPS oblige (cf. vidéo ci-dessous). Un résultat bluffant quand c’est bien démontré. Reste à voir si le commun des mortels va s’en servir plus d’une ou deux fois. Mais si on ne devait vendre des « action cams » qu’aux champions de l’extrême, le marché ne serait pas aussi gros. En attendant ce véritable «serveur média» embarqué directement dans la caméra me séduit beaucoup quand on sait le temps que l’on perd à télécharger des rushs, à les trier et à monter. J’avoue qu’à ce moment précis, je regarde ma fidèle GoPro comme un système vieillissant, un peu lourdingue. J’imagine que je n’aurais plus d’excuse pour dynamiser ce blog avec des vidéos prises sur le moment avec cette nouvelle machine.
Bien sur, tout cela demanderait un test un peu plus long pour confirmer l’usage. (Vous venez de vivre en direct la naissance de 2 bonnes grosses excuses pour envisager un achat).
Cet article reste dans le domaine du ressenti immédiat face à un produit testé quelques heures. Mon utilisation d’une action cam est loin d’être celle d’un professionnel. Mais les innovations proposées m’ont semblé être suffisamment intéressantes pour justifier que j’en parle ici. Et j’hésite franchement à abandonner lâchement ma GoPro pour ce nouveau bijou. Un effet que ne m’avait pas du tout fait la cam de la marque de GPS concurrente. Et j’invite tout prétendant à un nouvel achat à considérer TomTom dans la liste des possibles. Ce serait vraiment dommage de passer à côté des innovations proposées et de la qualité intrinsèque de la Bandit. Testez donc par vous-même.
Ah, au fait, une petit précision : ne croyez pas pouvoir utiliser l’application mobile sans avoir la caméra. Comme je l’ai dit, le « shake to edit » est dans la cam, pas dans l’appli. Cette dernière est inutilisable sans caméra connectée. Vous pensez bien que j’ai essayé.
Maintenant place à quelques petites images qui bougent (malheureusement montées laborieusement et manuellement sur Final Cut Pro)
Les plus
- Une caméra, robuste et étanche, dans les standards haut de gamme actuels.
- Une optique grand angle dans le haut du panier (et pas d’effet « Fish-eye »).
- Le Batt-Stick pratique pour tout ce qui concerne l’USB : rechargement et vidage de la mémoire sur ordinateur sans câble.
- La lentille interchangeable.
- L’orientation réglable pour s’adapter au support.
- L’ergonomie simple proche des montres de la marque.
- La compatibilité avec les support pour GoPro.
- La possibilité de connecter des capteurs en Bluetooth (pas testée).
- La latence quasi imperceptible de l’application mobile connectée en wi-fi direct (visualisation et commande).
- Le système d’attache aux supports, sans vis qu’il faut toujours avoir sur soi.
Les « killer plus »
- Le « Shake to edit » et les fonctions de montage automatique embarquées sur la caméra.
Les moins
- Un peu lourde (192 g) mais moins que la Garmin. Pour info, on est dans les 120g sur une GoPro dans un boitier.
- Pas de fixation avec « pas de vis » pour les trépieds et autres perches.
- Pas de prise son pour un éventuel micro externe (annoncé pour plus tard). A noter que le micro interne donne un son au niveau d’une GoPro avec son boitier « skeleton » ouvert, donc non -étanche. Ici on est dans un appareil étanche.
- Quid des batteries de rechange pour les fondus d’endurance longue ? On me dit qu’elles seront bientôt disponibles en accessoires.
- Vu que GoPro a sorti une caméra avec écran de visualisation intégré, je dois signaler qu’il n’y en a pas en dehors de l’appli mobile. Même pas en option. Mais je n’ai que trop rarement utilisé celui de ma GoPro, pour des raisons évidentes d’autonomie et de poids.
La tomtom Bandit est disponible à 369€ chez i-run.fr (lien affilié) : par ici.
quel es l’application pour pouvoir télécharger toutes les photos dans la bandit ?