Marathon de Paris 2014 : Finisheuse !!!
Hello les loupiots !
C’est l’heure d’écrire mon CR du Marathon de Paris 2014 (bah ouais après plus d’une semaine y serait temps, JE SAIS). Je commencerai donc par aller…ou plutôt rappeler l’essentiel : VENI, VIDI, VICI !! FINISHEUUUUSE, WOUUUP, WOUP !
Ça, c’est fait.
Et me voilà maintenant bien embêtée car je voudrais pouvoir me contenter de cette série d’onomatopées qui disent tout, mais Internet et la blogosphère ne marchent pas comme ça. Alors, quand faut y aller…
J’ai donc couru mon premier Marathon, ce dimanche 6 avril, soit 42,195 km. En gros, j’ai traversé Paris en courant. Aller et retour. Voilà, c’est ça. Rien que ça. Et sans mourir, surtout. Bien que là-dessus je doive tout de même rétablir une vérité : J’EN AI GRAVE CHIE !!
Heureusement, pas tout le long !
READY ? GO !
Ça commence donc par une semaine pourrie avec du stress et un air parisien dégueu qui m’irrite le nez H24, m’empêchant de dormir correctement une nuit sur deux. Sans parler de la pression qui monte et tout ce que j’ai déjà raconté dans l’article sur ma préparation.
A ce propos, rien de tel qu’une session shopping pour se détendre un peu, vous en conviendrez. Ca tombe bien, la Running Expo est ouverte et je ronge mon frein depuis des semaines pour ne pas craquer sur i-Run, bien décidée à dégoter LA nouvelle paire New Balance de mes rêves sur le salon. Je troque ainsi mes fidèles 890 pour les toutes nouvelles 980 Fresh Foam, encore plus confortables ! Mais vous avez raison, on s’en fout. (NdeJG : Fresh Foam = mousse fraiche, des chaussures pour amateur de bière ?)
Samedi soir, tout est prêt. Dimanche matin, mon simulateur d’aube simule, et Nova crache ses songs électro-bobos à nouveau. Je suis prête. Je n’en mène pas large, jusqu’au départ. Mais pour tout vous dire, l’excitation est à son comble, bien plus que l’angoisse ressentie tout au long de la semaine. Et puis je suis avec trois de mes acolytes d’Urban Running dans le sas, alors je n’ai plus peur. Je sais juste que je vais aller au bout. Et j’y vais. C’est parti. C’EST PARTI !
10 ET PUIS 20 QUI FONT UN SEMI !
Je passe très rapidement sur cette partie de la course, tout simplement parce que c’est ainsi qu’elle se passe : rapidement. « La foulée est légère ! », voilà ce que je me répète avec le sourire sur les 10 premières bornes, franchies en 59’’20. Je me sens très bien. En plus j’ai la surprise et la chance de courir aux côtés de Valérie, qui est calée sur la même allure que moi. Nous sommes à 10,5 km/h, soit 5mn42s du kilomètre, et entendons bien le rester le plus longtemps possible !
Je lance la musique passé le 13e kilomètre. «It’s a gorgeous morning… », ouais je ne te le fais pas dire, Wok ! (NdeJG : Wok est un excellent groupe toulousain malheureusement défunt, avec une chanteuse flirtant avec Beth Gibbons et P.J.Harvey) Le soleil cogne et on crève de chaud. Heureusement, l’air est à peu près propre (comprendre sans pic de pollution aux particules fines…), et je plane donc sur ces premières nappes veloutées de guitare. Je suis toujours bien.
Très vite le semi est franchi (en 02’’05’’27). Le rythme est stable. Mon nouveau Vivotruc (NdeJG : VivoFit, tracker d’activité de Garmin) n’a pas encore explosé. Pourtant je dois déjà être à 150 000 pas…et mes jambes commencent à raidir. Et je réalise bientôt qu’il va falloir faire le double… Glups !
HEY LE MUR !
Le drame survient aux alentours du 26e, alors que nous abordons les quais…et leurs charmants pavés. J’ai perdu Valérie et je marche pour la première fois, sur un 1 km, je prends même quelques secondes pour m’étirer. Puis ça repart. Sous les ponts, dans le tunnel, dans le noir, sons en mode boîte de nuit, sans lumière et sans air. Je suffoque et j’ai mal. Et une fois extirpée de ce trou, je remarche, plus longtemps, en essayant de garder un certain rythme, mais putain j’ai mal. J’ai mal !
Je passe le 30e en courant (en 03’’02’’30). Faut croire que de savoir les copains attendant dans la foule avec une pancarte d’encouragement aide à faire tourner la machine, en tout cas celle du haut, j’ai nommé le cerveau. Mais très vite je dois remarcher, j’ai trop mal. En parlant de là haut, les négociations ont commencé, et pour tout vous dire ce n’est pas beau à voir :
La raison : « bon les gars, j’aperçois une bouche de métro à 500 mètres…on arrête les conneries et on rentre à la maison ! »
Nina Simone : « Saaaaave meeeee, somebody save me ! »
L’ironie : (« MDR !!! »)
La fierté : « T’as qu’à croire ouais !!! »
La niaque : « NO-WAY !! »
La diplomatie : « On pourrait peut-être juste s’arrêter quelques instants, s’étirer et repartir ?»
Les muscles et les intestins : «DÉCIDEZ VOUS BON SANG !! »
Nina Simone : « Anybody saaaaave meeeeeee… »
La raison, la fierté et la niaque : « MAIS FAITES LA TAIRE !!! »
Le DJ : « Bon, ok… »
La raison : « Donc je disais, il serait bon de s’arrêter immédiatement afin d’éviter le pire ! »
La fierté : « et fiche en l’air 3 mois de préparation ? Pour déprimer sur les 3 mois à venir et s’auto traiter d’incapable jusqu’à la fin des temps ? »
La raison : « ben euh… »
Daniel Balavoine : « …c’est pour ça qu’aujourd’hui, je suis fatigué… »
La niaque : « PARFAITEMENT ! LA FIERTÉ A RAISON ! »
Daniel Balavoine : « C’EST POUR ÇA QU’AUJOURD’HUI, JE VOUDRAIS CRIER… »
La raison : « Non mais et puis surtout…! »
Daniel Balavoine : « JE N’SUIS PAAAAAAS, UN HÉROOOS »
Le choc. Pendant que je marchais, comme ça tranquillement, et que des bouts de mon cerveau se parlaient entre eux sans me demander mon avis, v’là un imprévu dans la bande son qui me fait quasi exploser en sanglot. Et voilà que je repars pour 2 km en courant comme si de rien n’était, dans un râle mi-rageux mi-agonisant. Du coup j’ai du mal à respirer, je suis bouleversée, je ne comprends rien à ce qui m’arrive. Pourtant je sais à ce moment là que quoi qu’il arrive, je vais franchir la ligne d’arrivée. Papa. Je suis au bout de moi-même, et c’est toi que je vois…
AMERICAN WOMAN
Ce kilomètre en or et, il faut bien aussi lui rendre grâce, mon pote Lenny Kravitz me font avancer. Non sans peine, car on ne va pas se mentir non plus, j’ai certes décidé que j’allais aller au bout, mais pas forcément en courant ! En tout cas, pleine d’envie de balancer des solos de grattes bien crasseux en me roulant par terre, ça c’est sûr. ROCK’N’ROLL !!!!!
Voyez vous, Lenny Kravitz a la particularité de synthétiser à peu près tout ce que j’aime dans la musique, à savoir : le génie mélodique des Beatles, la folie de Mc Cartney, des lignes de gratte et de basse digne d’un Hendrix, ou même d’un Scorpion, ou encore d’un Bowie, et puis tous les codes du rock’n’roll. Alors oui, Kravitz est peut-être un ersatz de rockeur, mais quand même, le garçon sait un minimum de quoi il cause. En tout cas sur le moment, ça me va.
35e, je marche toujours mais je m’en fous. Je croise Thierry, un acolyte Urbanien, qui m’encourage au passage. Ok, c’est bon vas-y, je repars. De toute façon j’ai plus mal quand je marche que quand je cours, alors…
36e, je guette Karim et mon chéri, mais ne vois ni l’un ni l’autre. Pas grave, je continue. Mais quand même j’ai mal… 39e, je remarche un peu, j’y suis presque ! 40e, et ça repart ! Ah tiens des photographes ! SALUT LES GARS, même pas mal !!!
42e, ça y est, je la vois, JE LA VOIS !!!
42,195e. Je lève les bras au ciel en signe de victoire. Pour personne. Rien que pour moi. J’ai franchi la ligne d’arrivée. En 4h37, D’ACCORD. Mais peu importe.
T-shirt, Poncho, et puis médaille. Une petite larmichette au passage sous les félicitations de la dame qui me passe le bijou autour du cou. Encore quelques mètres vers la sortie. Mes jambes sont en train de lâcher. Encore quelques mètres…et un trottoir le long de l’avenue Foch, parfait pour se laisser enfin mourir. Enfin pas moi, évidemment, juste mes jambes. Du moins jusqu’à ce que mon chéri me rejoigne et me sert dans ses bras.
ISLANDE, ME VOILÀ !!! (Ultramarathon de Laugavegur en Juillet)
Mais d’abord, il fallait bien immortaliser le truc en faisant l’apéro post-marathon avec tous les autres furieux ! Ca, c’est fait aussi ! Et bien, en plus.
Vous retrouvez Anne-Claire (Nanoo pour les intimes) sur le strip des patates spécial Marathon de Paris :
Punaise, ça a l’air si dur… Je comprends que JG ait feint la blessure pour pas se casser la nénette !
Nan mais ooohhh !!! Madame « J’ai mal à Achille », moi qui me suis sacrifié pour qu’on soit au moins deux, avec toi, chez Urban à ne pas être marathoniens. Ceci dit, je compte faire celui de Lyon en octobre. En mode, objectif « juste finir ». Même pas je vais m’entrainer à AS42 comme y disent dans les plans d’entrainement de Jogging International.
Raaah mais il est cool ce CR, il aurait été génial en patate avec toutes les petites voix ! Pour la prochaine fois 😉
Bravo pour ton premier marathon, ce fut Rock’n Roll au sens propre comme au figuré ! Vous formez un beau couple, ne changez rien.
bravo pour ton marathon et on ressent le plaisir et ta fierté
la musique est une aide sympa pour oublier le mal aux jambes 🙂
je suis également finisher mais un point de coté m’a empéché de bien profiter
heureusement nous avons eunune belle médaille collector
http://runfreerunner.wordpress.com
Pingback: [Récit] Laugavegurinn Ultramarathon 2014 – Highway to heaven | Endomorfun
Bonjour,
très bel article, comme vous,je me suis inscrit pour celui de l’an prochain,ça sera mon premier,comme vous,je vais en chier,mais mon seul but est de le finir.
Comme vous,j’adore la zik (courir sans,j’ai moins la pêche), mes disques fétiches pour le run, un The Craftmen Club,du Daran,du Arcade Fire.
A bientôt.
FG