Aujourd’hui, j’ai vu un podologue du sport
Sur les conseils de mon coach Olivier Gaillard, et vu mes problèmes de périostite tibiale qui reviennent de temps en temps, avec la fatigue, je me suis décidé à aller faire un bilan chez un podologue. J’ai choisi celui qui intervient lors des test VMA d’Urban Running. Il m’avait déjà donné de bons conseils par e-mail, il y a quelques semaines, avant la Saintélyon.
Je commence, bien sur, par lui expliquer briévement la situation : pas vraiment de douleur quand je cours mais plutôt à froid le soir. Je traine cette inflammation du périoste depuis Mars mais j’avais réussi à la calmer avec d’abord du repos, puis un travail sur la foulée medio pied et la légèreté. J’ai attrappé cette m… suite à une grosse augmentation du volume d’entrainement pour le Semi-Marathon. Je suis passé d’à peu près 30 km par semaine à plus de 55. En deux mois. Mes chaussures étaient des New Balance 890 V2, une chaussure polyvalente avec une excellente réputation : un confort style pantoufle sans trop sacrifier le dynamisme. Après le Semi, j’ai aussi couru avec des Saucony Kinvara 3.
Deux mois après le déclenchement de ma périostite tibiale, je faisais mon premier trail sans aucun souci (avec des New Balance 710 bas de gamme). J’ai repris l’entrainement Urban Running début Juin et fait plus d’une dizaine de course et trails depuis. Sans aucun souci majeur. J’ai alterné les deux paires. J’ai couru les 22,4 km et le gros dénivelé de la mythique Marvejols-Mende en New Balance. Là encore, aucun souci à l’arrivée. Pas même une petite douleur. Difficile d’incriminer les chaussures.
Il y a quelques semaines, la douleur au tibia est redevenue forte, suite à une semaine un peu trop chargée et un rythme de 4 séances qualitatives hebdomadaires (PPG/VMA courte/PPG/Fractionné Long, récup en option) en plus de footings, le matin des jours de PPG en bi-quotidien, et bien sur de sorties longues ou de courses et trails le dimanche. J’ai boité pendant quelques jours. J’ai ralenti l’entrainement et annulé une course pour privilégier la Saintélyon en relais avec mes potes.
Dimanche, j’ai fini ma saison sur la corrida de Noël d’Issy les Moulineaux. Un record personnel sur 10K en 47 minutes 43 secondes. Malgré la fatigue de l’année (et la côte de la rue Auguste Gervais deux fois). Maintenant c’est le break de 3 semaines conseillé par le coach. Bon moment pour faire des bilans. Donc me voilà chez le podologue.
Il m’appuie sur tous les muscles inférieurs pour déclencher des douleurs aigues, soi-disant pour me relaxer. Il me fait marcher, poser les pieds sur une plaque reliée à son ordinateur. Il me montre plein de graphiques et m’explique plein de choses. Je n’ai pas forcément retenu le détail mais l’idée serait que j’ai un déséquilibre à gauche. D’où une compensation sur la droite, là où ma périostite est la plus virulente et où j’ai des douleurs à la plante que je passe en massant avec une balle de golf. Ca pourrait venir d’une jambe plus courte. Bien sur, j’ai l’image de la scène de chirurgie du film « Les sous-doués en vacances » quand ils essaient d’équilibrer les deux jambes du gars en coupant à chaque fois trop court.
Ce déséquilibre, un de mes coachs, Karim, l’avait remarqué au niveau du bassin en observant ma course. Quand je vous dis que j’ai des coachs compétents. La conséquence, si j’ai tout compris, est que je suis légèrement pronateur. Mes pieds s’affaisent vers l’intérieur. Ca ne se voit pas sur mes semelles. Enfin c’est subtil. Ca se voit un peu mieux sur mes baskets de ville New Balance qui ont plus d’un an. On voit clairement que l’usure est plus centrée et mieux répartie à droite qu’à gauche. Donc légèrement pronateur. C’est pourquoi je sentais une boule un peu gênante sur mes nouvelles Brooks Pure Cadence. C’était leur correction de pronation. Ouf, jusqu’ici j’ai bien fait de choisir ces chaussures. Sauf que la périostite est due à une fatigue musculaire et que d’après le podologue, je pousse trop parce que j’ai .. TROP D’AMORTI. Je lui dis qu’on me conseille toujours un minimum d’amorti parce que je fais 77 kg (enfin entre 74 et 78 🙂 ). Mais il ne démord pas en me regardant courir sur le tapis roulant. Mes Kinvara ont déjà trop d’amorti pour mes besoins. Je ne vous raconte pas les Brooks. Et au contraire de m’aider, cela m’handicape parce que j’essaie de compenser le manque de dynamisme. J’ai bien fait de venir moi. J’étais sur le point d’acheter des chaussures avec encore plus d’amorti pour la préparation du Marathon de Paris. J’avais essayé les Brooks Pure Flow qui me plaisaient bien et je me réservais un test des Saucony Cortana, plébiscitée par des coureurs lourds pour leur compromis dynamisme/amorti. Râté. D’ailleurs pour lui, 77 kg ce n’est pas vraiment être un coureur lourd. Je n’y peux rien si dans les discours marketing, 75 kg est un palier.
Dans les problèmes de posture, j’ai retenu que je me tenais toujours genoux fléchis (le poids des années mon bon monsieur) et donc que mes quadriceps n’étaient jamais vraiment en repos. J’ai aussi retenu que ça pourrait poser des problèmes aux lombaires. Euh … j’ai oublié de vous dire, Docteur, j’en ai depuis longtemps des problèmes lombaires. Pas quand je cours mais le matin si je dors trop longtemps et surtout … quand je fais la vaisselle. Si si, c’est vrai. Il me met en garde sur des risques à terme sur le genou. Pour l’instant je n’ai rien à ce niveau, ce qui pour un ex-gros et néo-coureur est déjà un miracle. Je pourrais développer de l’arthrose ou je ne sais plus trop quoi si je ne corrige pas ma posture.
En fait, j’ai plein de problèmes quand je me tiens sans bouger. Des petits problèmes quand je marche. Mais je compense bien quand je cours. J’ai même une excellente compensation du centre de gravité pour quelqu’un de « déséquilibré du bassin ». Effet de 2 ans de yoga ? Je me rappelle les tests sur la Wii Balance Board. Je n’ai jamais vraiment eu de problème de centre de gravité quand je me tiens droit. Finalement, je n’ai pas tant de problème que ça quand je cours.
Enfin si on exclut la « cheville en carton ». Là aussi, c’est lié. C’est même majeur comme problème. Il faut que je muscle de ce côté. Je savais que j’avais besoin de bosser la proprioception pour le trail, mais en fait, je dois bosser pour tout. Il m’apprend deux exercices pour redresser le pied en pronation et muscler le tout en équilibre. A faire tous les jours.
J’évoque le fait que j’éprouve une gène quand j’essaie des chaussures au drop trop important. Le drop est la différence de hauteur entre le talon et les orteils. La mode a été longtemps de surélever l’arrière pour compenser le choc d’une foulée sur les talons. La nouvelle mode de la redécouverte de la foulée soi disant naturelle, inspirée par le courant minimaliste, est l’attaque sur le milieu ou l’avant du pied. D’où un pied de plus en plus à plat et donc un drop faible entre 4mm et 0. Je n’ai pas vraiment connu la mode du gros drop pour « talonnistes » vu que j’ai débuté il y a peu. Je suis donc habitué au drop de 4mm de mes Saucony Kinvara, mes Xodus pour le trail et maintenant mes Brooks Pure Cadence. Je dirais même plus, je ne suis bien qu’avec un drop faible. Même mes NB 890 ont fini par me gêner. Là aussi, ça parait normal. Bon euh … je n’ai pas retenu l’explication. Ca avait un rapport avec le fait que la surélévation raccourcissait mon mollet. Bref, là j’ai fait involontairement un choix meilleur pour moi.
Je repars avec des certitudes à peu près inverses de celles que je m’étais construite en écoutant les vendeurs et les testeurs de chaussures de running. Ça tombe bien, avant d’entamer des distances plus grosses en 2014. Bien sur, j’ai droit à des semelles compensatrices qui me font encore plus l’effet que la correction de pronation des Brooks. Normal. On voit dans deux mois si ça a servi à quelque chose. Les semelles sont également dures pour compenser le trop plein d’amorti de mes chaussures actuelles.
Si je fais la synthèse,
Diagnostic : Pronation, déséquilibre à gauche et cheville un peu faible.
A faire : choisir à terme des chaussures pour pronateur léger, avec de bons renfort latéraux pour un maximum de stabilité et sans trop d’amorti. Faire des exercices de proprioception. Pour la périostite, courir avec des chaussettes de compression. Ce que je fais sur ses conseils depuis des mois. Il me faut aussi des chaussettes de récupération pour l’après-course.
Le podologue du sport coute cher c’est certain. Mais à mon âge et avec mes objectifs, ce n’est surement pas un luxe ce bilan complet. Je n’ai jamais mis les pieds ni chez un kiné, ni chez un osthéo … pour le moment (je touche du bois). Je reste persuadé que la périostite ne pose pas de problème si je respecte la récupération. A chaque fois, c’est en même temps qu’une grande fatigue que ça me reprend. Il va falloir que j’écoute plus ce que dit mon corps à l’avenir (et peut-être aussi mes coachs).
Tant de sagesse m’émeut… Très instructif en tout cas.
Ok, bilan complet et intéressant. A suivre l’évolution en tout cas.
Tu as trouvé des vidéos des exercices au quotidien que tu as à faire ?
Non. Un est très simple (équilibre en fermant les yeux). L’autre est un peu plus subtil et concerne la pronation. Par contre, il est clair que je vais réfléchir à un vrai programme sur le sujet. On en avait déjà parlé mais là, je vais avoir le temps de programmer tout ça. Par exemple, le truc de Décath me parait un très bon outil.
Bonjour,
Tu as taggé « pronatino » au lieu de pronation, ça va moins bien remonter 🙂
Merci 🙂
Sympa l’article, et bon retour d’expérience.
Par contre perso, j’ai toujours entendu dire que la limite entre coureurs lourds et autres était à 80kg. Bon après, coureurs lourds … je fais plus confiance aux sites des marques qu’aux vendeurs.
Sinon pour la pronation, j’ai un pb similaire et tout comme toi, pas de marque spécifique sur la semelle. Par contre, vu de derrière, la chaussure s’affaisse sur l’intérieur…
J’espère que tout ira mieux et que tu atteindras tes objectifs !
Bonnes courses !