[Test] Cuissard et manchons Sigvaris, la compression made in France

Je suppose que je ne vous apprends rien en disant que tout sportif finit par avoir ses marques de matériel préférées. Un coup de coeur d’un jour, confirmé sur la durée, et on ne veut plus rien d’autre. Mes préférences sont évidentes : Raidlight pour l’équipement trail et les vêtements, sauf pour les chaussettes, où je collectionne les Thyo, et pour la compression, où je suis suis assez fan des produits Sigvaris Sports.

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Manchons et cuissard rachetés donc tout neufs, inaugurés pour le Grand Trail des Templiers.

Sigvaris est un acteur historique de la contention médicale, d’où son nom, depuis 150 ans. Autant dire qu’ils connaissent le sujet. Cela fait plus d’un an et demi que j’utilise les produits de cette marque qui fabrique en France. Si je me décide à en parler, c’est que je viens de renouveler ma confiance en rachetant manchons et cuissard. J’ai bien réfléchi et essayé d’autres marques et, avec le recul, je continue de préférer Sigvaris. Cela valait bien un petit article en mode « coup de coeur durable» mais toujours un peu de réflexion de geek.

Bien sur, on peut entrer dans l’interminable débat sur l’utilité réelle de la compression pendant l’effort. Mais ce n’est pas mon propos. Ma propre expérience de la compression va se résumer en une constatation : je suis mieux avec que sans. Mieux, au sens confort et maintien musculaire. Alors effet placebo ou pas, j’avoue que je ne me pose plus la question. Et quand je dis que je suis mieux avec, c’est aussi que je sens la différence entre les différents modèles de différentes marques. Et ceux sans comprendre grand chose aux arguments marketing et autres empilements de technologies brevetées, que l’on nous vante à longueur de pub.

Je vais distinguer deux produits que j’utilise sur à peu près toutes mes courses et trails : les manchons de mollet et le cuissard.

La compression, légendes et expérience personnelle

Tout le monde, médical et sportif, s’accord à dire que l’efficacité de la contention pour le retour veineux en récupération est scientifiquement prouvée. C’est par ce besoin précis, sur les conseils d’un podologue, que je suis arrivé à porter d’abord des chaussettes de récup’, ensuite des chaussettes avec extension compressive du mollet pour lutter contre une périostite tibiale récalcitrante. J’ai essayé avec bonheur des produits de marques réputées comme 2XU, chère mais terriblement confortable, ou moins connues comme WePerf/Medilast , marques françaises de la société MTA, basée dans l’Ariège. Le podologue pense que les chaussettes à compression apportent un maintien plus global, surtout au niveau cheville, que les manchons séparés. Soit. Mais … payer pas loin de 50 euros une paire de chaussettes techniques que j’ai trouée en moins de deux mois, ça fait mal à la CB (une blessure encore plus répandue que le TFL chez le runner actuel). Je fais fi des conseils du podologue et choisis d’acheter des bonnes chaussettes confortables chez Thyo et de choisir mes manchons ailleurs. Je ne suis pas allé loin puisque Sigvaris est précisément distribué par Thyo.

Manchons Pulse Elixir

J’ai cassé la tirelire, oui, celle où je garde les économies pour payer les études de mon fils, pour acheter ces deux bouts de tissus élastiques. Tant qu’à faire, j’ai pris le haut de gamme, les Pulse Elixir et leur forme galbée, pour une soi-disant meilleure adaptation à mes mollets de pintade de course. C’était avant mon premier trail de plus de 45 km, il y a un an et demi. Je les ai toujours. Et comme je viens de profiter d’une promo sur le site Thyo, je les ai enfin complétés par une autre paire, mais aussi par le modèle Road dont je parle plus bas. Il faut dire que je les ai bien usés, à les utiliser sur à peu près toutes mes sorties trails et pas mal d’entrainements sur route ou piste. Ceci dit, en les comparant aux neufs, leurs qualités de compression n’ont pas trop bougé. Même s’ils sont un peu troués au niveau de la couture du haut, à force de tirer dessus pour les enfiler. Mais leur durée de vie est largement supérieure à celle de mes chaussures pour situer. Je vous accorde que ça ne veut plus rien dire en ces temps où l’obsolescence programmée est devenue la norme chez les fabricants.

J’ai eu l’occasion d’essayer d’autres marques depuis, comme Compressport et BV, pour ne citer que les plus connues. Anne-Claire, elle, ne jure que par Thuasnes. Mais si j’aime toujours autant les Sigvaris, c’est à cause de leur légèreté, il ne tiennent jamais trop chaud et de leur niveau de compression qui me va tout à fait. Ni trop, ni trop peu.

Compression dégressive ou progressive ?

Là je ressors ma casquette de geek qui veut tout comprendre (Spéciale dédicace à mon co-runnosphérien ami blogger Philippe « Pink Runner » qui dit que je fais toujours des articles encyclopédiques). Si vous ne savez pas, il y a un débat intense qui oppose les fournisseurs de compression sportive. Vaut-il mieux une compression progressive ou dégressive ? Si vous vous en foutez royalement, comme moi quand j’ai fait mes essais, sautez donc le paragraphe.

L’argument scientifique justifiant l’usage de la compression, ou contention en médical, est le sacro-saint retour veineux dans le mollet. Si vous ne le savez pas, les vaisseaux du mollet, deuxième pompe à sang après le coeur, se dilate pendant un effort. Si on compresse, cela augmente le flux comme quand vous appuyez sur un tuyau. On élimine les toxines de l’effort plus rapidement. On voit pourquoi cela marche en récupération. « A-t-on-besoin de ça pendant l’effort ? » C’est un premier débat que, vous avez compris, je n’aborde pas. Et vaut-il mieux serrer plus en bas du tuyau, à la cheville, ou en haut, au mollet. Là est notre deuxième débat.

La compression dégressive compresse plus au niveau de la cheville que sur le mollet  avec environ 20% de différence entre les deux. La progressive c’est l’inverse, avec une différence de +50% au niveau du mollet par rapport à la cheville. Vous pouvez trouver autant d’étude qui disent que la première, classique en médical, est la plus efficace en sport que d’études, aussi sérieuses, pour dire l’inverse. Quand on sait que d’autres études montrent qu’avoir un bas élastique de compression en course à pied ne sert à rien, le retour veineux étant naturellement facilité, ça fait beaucoup de débat pour un effet placebo. La compression progressive fait l’objet d’un brevet détenu par BV Sport. Chez Sigvaris, on reste fidèle à la dégressive, utilisée par la marque réputée dans le médical.

Oui mais en vrai ?

Et moi dans tout ça ? Et bien, je ne crois pas que mes manchons améliorent quoi que ce soit dans le retour veineux sur un effort long en trail. Ni encore moins que ça aurait un quelconque effet magique sur les crampes aux mollets dont je suis coutumier, moins depuis que j’ai découvert la Sporténine et peut-être aussi le mode « capillarisation » en electro-stimulation 4 jours avant la course.  Pour dire, je n’ai eu aucune crampe sur la grande course des Templiers alors que je n’avais jamais fait de trail court sans en avoir auparavant. Les manchons n’ont donc rien à voir la dedans. Mais j’apprécie le maintien général qu’ils apportent. Comme une sorte de gaine à mollet. Et il s’avère que les Sigvaris Pulse Elixir sont ceux qui m’apportent le mieux cette sensation, qui fait la différence après plus de 8h de course. D’ailleurs, superstition ou pas, je les porte à l’entrainement pendant toutes mes séances de décrassage ou quand je suis fatigué. Je rappelle que c’est pour lutter contre ma périostite qu’on m’avait conseillé la compression. Rien à voir avec le retour veineux. En même temps, je ne suis pas un expert.

Donc léger, confortable, pas trop chaud et avec un maintien qui me va bien. J’ai résumé mon test.

Disponible en 3 coloris

Disponible en 3 coloris

Un mot de technologie textile avec, entres autres, la fibre brevetée Emana®, contenant des cristaux de biocéramique, qui réfléchit indéfiniment les infra-rouges émises par le corps, couplée à une structure de tricotage Infra qui capte l’énergie thermique. Ceci est sensé améliorer la micro-circulation sanguine et réduire de 35% l’acide lactique secrété. La biocéramique est assez à  la mode, aussi bien dans le sport que dans les vêtements grands publics. Et son efficacité est également un autre sujet de débat. Pour le plaisir, je vous conseille la lecture d’un article à charge contre cette tendance : à lire ici.

En rachetant une nouvelle paire, je me décide à essayer également le modèle moins cher, les Pulse Road. Celui-ci n’a pas la technologie Emana/Infra. Il est quand même galbé. Pour bien le mettre la première fois, Sigvaris fournit un gabarit avec 4 trous que l’on doit faire correspondre à un schéma imprimé sur le bas.

La version Pulse Road n'est pas mal non plus.

La version Pulse Road n’est pas mal non plus.

Comme je l’ai perdu dés la deuxième fois, je fais un peu à vue de nez. J’ai pris le modèle avec la déco « salamandre », très jolie. Ce que je peux dire ce ce modèle c’est que j’apprécie vraiment la douceur de sa fibre. Sinon, j’ai le même ressenti qu’avec les Elixir, la compression me va parfaitement, au niveau galbe ou dégressivité. Avec 10 euros de moins sur le prix public cela vaut le coup de se poser la question. Reste que les Elixir me tiennent moins chaud. Peut-être que finalement leurs histoires de thermorégulation est utile.

Les Pulse elixir sont disponibles en noir avec 3 coloris pour la décoration : blanc, jaune et fushia.

Les manchons Sigvaris sont disponibles chez i-Run (lien affilié)

Le cuissard Pulse Elixir

Quelques temps après le lancement de leur gamme de manchons, Sigvaris annonce la sortie d’abord d’un cuissard puis d’un collant long, reprenant tout deux les principes de design des manchons Elixir. En particulier la fibre Emana® et la structure Infra. J’ai profité d’une promo au village de la Saintélyon pour tenter de suppléer mon fidèle cuissard 2XU que j’utilise depuis presque 3 ans maintenant. Je précise que j’utilise un cuissard comme « caleçon » (oui oui, sans rien dessous, merci les fibres anti-bactériennes), soit seul en été, soit en dessous de short plus large avec des poches soit même en dessous de collant long l’hiver. Bref, tout le temps.

Le cuissard tout neuf n’a pas résisté, pas plus que le collant au dessus, à une mauvaise gestion du franchissement d’un barbelé juste avant St-Christo, pendant la Sainté. Un trou dans l’entre-jambes sur un cuissard de ce prix neuf … arghhh. Mais la qualité de fabrication n’est absolument pas à mettre en cause dans cet incident.

En matière de collant et cuissard, on a moins de débat. Sigvaris vante des qualités de maintien musculaire, ce que je recherche avant tout, de limitation des frottements et de respirabilité. Globalement de confort. Et Sigvaris fait pour moi un sans-faute avec son cuissard. En tout cas pour moi, pour ma morphologie, mon niveau de transpiration … Rien de scientifique la dedans.

La conception du cuissard est intéressante. Des zones de confort, dans une sorte de « Lycra » très souple, sont situées au dessus des genoux et à la taille. Elles assurent un excellent maintien. Surtout à la taille pour moi qui « bourellette » un peu plus que la moyenne du coureur. Le Sigvaris Pulse Elixir ne bouge pas et ne tombe pas, contrairement à tous mes cuissards ou collants. Ajoutons une petit poche zippée qui rend bien service. Le reste est fait d’une fibre qui concentre l’effet de compression, avec une maille faite pour bien évacuer la transpiration. J’ai porté ce cuissard dans le froid ou par forte chaleur. Je n’ai jamais souffert du moindre échauffement, même après plus de 14h de course. Bon d’accord, je prends soin de mettre de la Nok avant de partir. Mais je pense à mes amis qui ont souffert d’un certain cuissard d’une marque hors de prix dont le nom commence par S. Je ne suis tellement pas déçu par la promesse que j’en achète un deuxième, un an après. Le premier s’est troué, sans barbelé cette fois, au niveau d’une couture. C’est bien sur réparable et, vu mon usage intensif, encore une fois, cela ne constitue pas un problème de fragilité intrinsèque. Si j’en achète un deuxième c’est pour l’avoir en alternance pendant le lavage. Je ne peux plus m’en passer.

Pour résumer : Confort, bonne tenue, diminution des frottements, excellente sensation de maintien musculaire et respirabilité exemplaire.

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Au niveau du rapport qualité-prix, compte tenu que le haut de gamme de la concurrence est souvent pas loin de 20 euros plus cher, il reste excellent.

Sigvaris a une fabrication 100% Française.

Le cuissard Sigvaris est disponible chez i-Run (lien affilié)

Bien sur, Sigvaris n'est pas réservé à la pratique du trail.

Bien sur, Sigvaris n’est pas réservé à la pratique du trail.

 

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